J'ai également acheté ce premier numéro de prépublication. Je n'avais aucun a priori favorable ou défavorable, comme à chaque fois, attendant de voir.
Eh bien franchement, je trouve cette ouverture en planches nocturnes vraiment splendide. L'entrée en matière de ce récit me plaît et je ne cache pas mon impatience à découvrir l'intégralité de l'album à sa parution. Je ne bouderai pas mon plaisir pour des raisons de purisme, d'autant moins que si comme le souligne archibald, on le sent bien, avec une pointe de dénégation humoristique, "ce n'est pas du Jacobs", il n'en reste pas moins que Jacobs lui-même a eu parfaitement raison de recommander de ne pas chercher à faire..... du Jacobs, mais du Blake et Mortimer.
Même si, comme nous le savons, le modèle auquel cherchent dans une certaine mesure à se référer les équipes des continuateurs est plutôt celui des années 1950, en héritage plus ou moins étroitement suivi de la Marque Jaune, le style de Jacobs ayant tellement évolué au fil du temps, on ne peut guère reprocher au dessinateur de trahir quelque chose ou simplement de ne pas pas faire du Jacobs car à vrai dire le Jacobs comme style définitif n'existe pas. S'il avait vécu encore dix ans et continué de dessiner il aurait certainement encore évolué loin de ce qui avait été sa facture d'origine.
Quant au récit, c'est un peu pareil. J'ai souvent lu parmi les reproches faits par exemple à un album comme Le Serment des cinq lords qu'il développe un scénario d'espionnage et de roman policier qui s'écarte du modèle jacobsien. Pourtant, Jacobs a publié lui-même un pur récit policier avec L'Affaire du collier. Je sais que les lecteurs jacobsiens de longue date avaient à l'époque été désarçonnés et n'aimaient aps lL'Affaire du collier. Pour ma part, j'ai toujours beaucoup aimé cet album et le fait qu'il ne développe pas les thèmes habituels de Jacobs ne m'a jamais gêné.
Tout cela pour dire que le début de ce Testament de William S me semble à titre personnel très agréablement prometteur.
